Une vieille râpe à bois, un rifloir usagé ainsi qu'une râpe à plâtre serviront à créer des « matières ».
Des mirettes à fil rond ou plat, « arrangées » par écrasement permettront de dessiner les fonds (voir chap. 08). Avatar rigide du fil à couper le beurre, la mirette sert essentiellement à ôter de la matière ; lorsqu'on s'en sert pour arrêter les fonds, il faut un bord tranchant… dans le sens contraire de ce que proposent les outils du commerce ! Un bon coup de masse règle l'affaire. On peut aussi leur faire des incisions, avec une scie à métaux.
Mêmes opérations avec les spatules, toujours trop épaisses, que l'on peut poncer pour qu'elles correspondent exactement à nos besoins.
Le compas en bois sera précieux pour prendre des mesures afin de réaliser les portraits.
Enfin, des bouts de tasseaux de tailles variables façonneront les différents plans. Pour obtenir une convexité, il suffit de donner des mouvements d'oscillations. Le bout de bois donne toujours le plan tangent, dans les trois dimensions. On peut donc à peu près tout faire avec cet outil rudimentaire, sauf les creux. En effet, seul une forme convexe peut laisser dans la glaise une trace concave, le fameux « coup de pouce » du sculpteur. Mais n'en abusez pas : nous avons un bon centimètre de chair molle au bout des doigts, ce qui en fait de piètres outils. Pour« tendre » les concavités, c'est-à-dire en unifier la surface, une extrémité du tasseau central a été arrondie à la râpe.
Mais l'outil incontournable sera la plupart du temps un simple couteau, à bout rond de préférence, toujours pour permettre le travail des concavités.