L'Apprentissage du modelage |
Deux notions importantes sont développées ici :
Une rose des sables est toujours un bel objet, et pourtant aucun esprit n'a dirigé sa fabrication.
Seulement le hasard du vent et des concrétions. Combien de fois entend-on de bons amateurs nous dire : comment faites-vous pour imaginer toujours ? Mais c'est une question de méthode et de réflexion, rien d'autre. Aucun mystère là-dedans . Vous apprenez à faire un pas, puis un autre, et cela jusqu'à ce que se dessine le paysage qui réponde à vos attentes. Une seule chose, quand-même, conditionne la réussite de l'aventure : il faut avoir soif, tendre vers la conquête à venir.
Il faut peser vers quelque-chose qui vous aimante.
« Créer, c'est rendre la victoire ou la guérison aussi nécessaire qu'une croissance d'arbre » disait St-Exupéry.
Faîtes évoluer votre projet, qu'il vous étonne. Une sculpture ne se limite pas à son enveloppe apparente, à moins qu'elle ne se réduise à un volume simple et indivisible.
Dès que plusieurs éléments la composent, elle devient à la fois leur somme et la combinaison de leurs prolongements virtuels.
Notre vue est ainsi faite qu'elle associe instantanément toutes formes ayant une relation, même indirecte. Sachons détourner cette faculté à notre profit : des correspondances choisies ajouteront tout un réseau de lignes ou de plans, circulant de part et d'autre de la sculpture, et qui entreront en résonance avec la forme globale (voir chap 11 « concave/convexe » : ercoli).
L'intersection entre deux plans ne s'arrête pas au dièdre obtenu : ils se prolongent virtuellement derrière, ne demandant qu'un autre morceau de terre pour devenir réalité.
Voici un bon moyen d'avancer à l'aveugle dans l'élaboration d'une sculpture, en étant à peu près sûr de composer.