L'Apprentissage du modelage |
1973. C'est l'année de mon bac, je suis tiraillé entre littérature, dessin, sciences, musique, dans la plus grande confusion, d'où surnage une seule certitude : je suis habile de mes mains.
Par curiosité je visite l'exposition « Sciences, Formes, Couleurs », au Palais de la Découverte, où l'ONERA (Office National d'Etudes et de Recherches Aérospatiales) présente ses travaux en Mécanique des Fluides.
Là, comme un coup de foudre, ces images extraordinaires se superposent dans mon esprit aux dessins de Léonard sur le mouvement de l'eau. Je vois en un éclair ce que je ferai en art.
Ce que montrait l'Onéra, c'était la suite des études initiées 5 siècles auparavant par le fondateur de cette science que l'on appelle la Turbulence.
Léonard avait extrapolé ses analyses méthodiques à des visions d'apocalypses sur le thème du Déluge universel, anticipant au passage l'art abstrait.
Disons les choses sans détour : je ne savais rien ni de la science qui m'était ainsi dévoilée, ni de l'art que j'allais choisir pour tenter de donner un prolongement à ces dessins restés sans suite.
Alors, je fais le point : j'ai un grand-père physicien, directeur de laboratoire au CNRS, un père sculpteur ; ils pourront bien m'aider le moment venu. Après une année de mise à niveau en dessin et le service militaire, en 1975 je prends le problème de front, et me donne un programme en 5 points :
Ces cinq piliers continuent d'alimenter non seulement mon travail de sculpteur, mais nourrissent la pédagogie que je développe à l'ENSAAMA auprès des Diplômes de Métiers d'Art, aussi bien qu'à l'Ecole d'Architecture de Paris-la-Villette.