Modelage - J. Letourneur

L'Apprentissage du modelage
Par Jean Letourneur

 

 

 

Sommaire

Introduction

01 Outils

02 Boudins

03 Tour

04 Volumes courbes

05 Surfaces réglées

06 Portes

07 Jeux de construction

08 Maternités

09 Saynètes

10 Drapés

11 Concave/Convexe

12 Roses des sables

13 Les os

14 Vases sculpture

15 Végétation

16 Forme Végétale

17 Médaillons

17b Moulage

18 Bestiaire 1

19 Bestiaire 2

20 Architecture

Sculpture

Conclusion

Étudiants

Présentation de l'auteur

 

 

INTRODUCTION

« Lorsque je traite de la terre, je parle du ventre. Quand j'ouvre un paquet de terre, c'est humide, c'est doux, ça glisse. C'est quelque-chose qui est de l'ordre de la maternité . Ce dont il s'agit, c'est de sortir de ce matériau, de cette confrontation, de ces épousailles entre ce matériau et moi, quelque-chose qui soit de l'ordre de l'enfantement »

Georges Jeanclos

 

Qu'y a-t-il de commun entre une esquisse de Michel-Ange, une étude de carrosserie automobile ou les modèles de Wallace et Gromit ?
Le modelage.
Matériau universel, sensuel, bon marché, facile à travailler, la terre reste après des millénaires d'utilisation le support inusable de la pensée pour qui se destine à l'élaboration de formes dans l'espace, quelle qu'en soit la nature, sérieuse, industrielle ou ludique.

Ces travaux ont été réalisés à l'ENSAAMA, sur une année scolaire, en photographiant les travaux en temps réel pendant et à la fin des exercices, sans reprise aucune. Ils vous sont donc livrés sans fard, avec leurs qualités et leurs défauts (car on apprend autant par ses réussites que par ses erreurs) ce qui facilitera votre immersion parmi ces jeunes, et vous donnera le désir d'en faire autant.
Les étudiants préparent un Diplôme de Métier d'Art sur deux années, et ils apprennent le modelage à raison de quatre heures par semaine, en parallèle avec leurs spécialités (métal et matériaux de synthèse). Il s'agit donc d'exercices courts, répartis sur deux ou trois séances, dont la teneur correspond à ce que tout débutant est en droit d'attendre de son cursus, s'il se destine à la création en trois dimensions.
A savoir : les connaissances de base du métier de sculpteur d'une part, la façon dont il convient de s'y prendre pour mener à bien un travail de création d'autre part.
Le « métier », Rodin en a parlé mieux que quiconque, aussi le citerai-je souvent.
Quant à la création, s'il est raisonnable de considérer qu'elle ne s'apprend pas pour le simple motif que pour se renouveler il lui faut échapper à tout formalisme, les méthodes et les conditions qui la préparent s'enseignent. Et ce sera même l'un de mes principaux objectifs que de lever un coin du voile qui la dissimule (se logeant aux tréfonds de chacun, elle est très pudique).

L'ordre des exercices alterne des étapes où priment l'observation, avec les capacités d'analyse qu'elle suppose, et des sujets plus libres, où il faudra aller chercher des idées puis les mettre en œuvre. C'est-à-dire composer.

Un maître mot : le jeu. Faites-vous plaisir ; il y a une véritable jouissance à composer des volumes dans l'espace, équilibrer des masses, trouver des chemins de lecture. Se surprendre soi-même ! Lorsqu'un étudiant me dit être arrivé à un résultat qu'il n'aurait pu soupçonner par avance, alors c'est gagné. Suivez le mot de Diaghilev à Cocteau: "Étonne-nous" !

Étonnez-vous et vous étonnerez les autres.