L'Apprentissage du modelage |
La sculpture est un art de l'espace mais aussi du temps.
Ce sujet peut, si on le réalise en pâte à modeler, ouvrir au cinéma d'animation, ou plus simplement, (si ses dimensions le permettent) se prêter à des parcours filmés.
Les étudiants devaient choisir un thème, comportant des personnages et un cadre spatial, après avoir constitué des petits groupes, chacun devant apporter sa pierre à l'édifice à mesure qu'il se construit.
En se référant à l'art du mime, consistant à suggérer plutôt qu'à représenter, il s'agissait de raconter une histoire se déroulant dans le temps. Cela renvoie à la notion de mise en scène, telle qu'elle a été définie par Rodin pour sa composition des « Bourgeois de Calais ». (relire L'Art de Rodin)
01. Louisa THALMARD
Toutes ces notions ont été brièvement inscrites au tableau en début de cours, pour inciter chaque groupe à constituer un récit qui allait prendre corps à mesure des interventions des uns et des autres, avec toutes les surprises et rebondissements qu'allaient imposer ces quelques contraintes.
Vous aussi, faîtes équipe avec des amis, enfants, petits enfants...
Voici quelques exemples qui vous inspireront peut-être, sinon pourquoi ne pas illustrer un conte ? :
Ici, cela commence par des sortes de murs ondulants, qui vont s'organiser à mesure que prendront place les personnages, réalisés à partir de boudins de terre (voir chap. 02). La mollesse des feuilles de glaise, retombant au sol ou s'ouvrant par endroit donnera l'idée de prolonger les circulations à l'intérieur des plis. Pour arriver à ce mystérieux jeu de cache-cache onirique, sur un sol devenant aquatique par l'enlisement du personnage central.
Larissa CLUZET, Laura ESSAYIE & Lil SIRE
Comment multiplier les horizons avec le milieu liquide : en lui donnant la forme d'un solide, pour arriver à cet improbable objet surréaliste, un plongeur faisant le lien entre deux de ses faces.
Les arêtes étant adoucies, la circulation de l'eau d'une face à l'autre devient presque crédible.
Antoine MATHEY
Une armée de gueux sortant de terre, à moins que ce ne soit des ondulations de la mer.
Maïwenn COZIC
Voici un bon exemple de métamorphoses en cascades, commençant par des blocs de terre désordonnés et disjoints. Un courant marin les met en scène, selon un axe directeur (voir chap. 06) les transformant en d'inquiétantes planches de salut prêtes à se renverser sur les nageurs. Pris dans le courant, un personnage lève le bras, à une échelle beaucoup plus petite, suggérant ainsi un espace central infiniment plus vaste qu'il n'est en réalité.
Les trois tailles de personnages renvoient non pas à un espace réel, donné par avance selon la dimension des blocs de départ, mais à un espace vécu : c'est un peu la métaphore de l'île déserte, d'abord immense pour le naufragé qui l'aperçoit puis trop petite et dérisoire lorsqu'il a enfin réussi à l'atteindre.
Juliette JOUET & Louisa THALMARD
N.B. Lire ou relire De l'ambiguité en architecture, de Robert Venturi.